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1972 - Début de la campagne contre les tours


DEBUT DE LA CAMPAGNE CONTRE LES TOURS - JUILLET 1972


A la lance thermique

“En défilant de l'Arc de Triomphe à la place de la Concorde, les militaires descendront les Champs-Elysées dans le bon sens. Mais c’est dans l’autre sens, vers l’Arc, que se tourneront les regards des parisiens : pour s’étonner de ce squelette de béton qui s’élève.” Cet extrait du Monde du 14 juillet 1972 fait partie d’un grand concert de critiques donné par la presse cet été là.  

En effet, le noyau technique de la tour GAN griffait le ciel presque dans l’axe tabou qui n’était plus vierge. Pourtant, la Commission des sites avait donné son accord. Mais voilà, les tours étaient devenues un sujet de polémique qui allait alimenter l’été vide des journaux. Valéry Giscard d’Estaing, alors Ministre des Finances, enfourcha ce cheval de bataille et réclama au Premier Ministre Pierre Messmer que l’on étête cette tour, pour qu’elle ne dépasse pas 100 mètres comme les autres. Obéissant, l’EPAD fit étudier une solution de découpe du béton par un tout nouveau système : la lance thermique.  

Le président Georges Pompidou décida finalement que l’on ne raccourcirait pas les tours de bureaux. Par contre, le projet Tête Défense d’Emile Aillaud qui devait fermer la perspective et  certaines de ses tours du Parc firent les frais de l’opération.

Pics et gouffre

Ces tours de grande hauteur arrivèrent au plus mauvais moment. Chagrinés par la disparition des Halles, outrés par le scandale de la Villette, froissés par les tours du Front de Seine et du quartier Italie, les parisiens étaient devenus sensibles aux excès de l’immobilier.

Mais de plus, en 1972, la construction des bureaux était devenue pléthorique : de bons rendements financiers avaient provoqué une surproduction en région parisienne. 

La tour Manhattan resta désespérément vide pendant des mois et fut presque bradée à des investisseurs koweitiens. L’EPAD traversa avec La Défense sa période noire. L’EPAD ne vendit presque plus rien de 1973 à 1978. L’endettement grandissait : 500 millions de francs en 1975, 678 en 1977.
Alors, fallait-il construire des tours de grande hauteur à La Défense ?

Bourgeon de Paris

Jean Millier a eu raison de demander en 1969  le doublement du programme qui autorisa la construction des grandes tours surgies  en 1972. Mais il a eu raison trop tôt : la pénurie suivit la pléthore. La Défense redémarra fort vers 1979 après une relance voulue par le Premier Ministre Raymond Barre. Depuis, il a fallu passer des 1,5 million de m2 demandés par Jean Millier à plus de 2,5 millions pour satisfaire les demandes.

... Mais, critiquées ou pas, toutes ces tours regroupées à La Défense, où auraient-elles trouvé place ? Dans un Paris engorgé et défiguré ? L’architecte Jean-Claude Bernard, Premier Grand Prix de Rome, écrivit à l’époque : “La Défense doit se voir de Paris, sans contrainte, libre, comme une énorme turgescence, montrant à tous les parisiens vivant dans un musée que Paris est encore vivant et porte ses bourgeons”.


 

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