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1983 - Réinstallation de "La Défense de Paris"


RÉINSTALLATION  DE LA “DÉFENSE DE PARIS” - SEPTEMBRE 1983


Le don d’un nom

Comme 99 autres artistes des plus célèbres, Auguste Rodin ne fut pas retenu.. Même si l’on s’accorde aujourd’hui pour reconnaître qu’il s’agissait d’un chef-d’œuvre, l’esquisse en plâtre du célèbre sculpteur était d’une expression trop audacieuse pour l’époque. L’académisme rassurant du projet allégorique de Louis-Ernest Barrias fut préféré à l’unanimité du jury (composé essentiellement d’artistes).
Ce concours organisé par le Conseil Général de la Seine en 1879 demandait aux candidats de concevoir un monument qui exalte l’héroïsme patriotique des défenseurs de Paris lors de la guerre de 1870/71.
“La Défense de Paris en 1870” fut posée sur le socle en granit où trônait une statue de l’empereur Napoléon 1er, au milieu du Rond-point de Courbevoie. Ce carrefour fut rebaptisé Rond-point de La Défense. C’est ainsi que ce monument donna son nom au carrefour, à l’avenue qui y menait, puis au quartier actuel.

Une tribulation de 13 ans

L’inauguration eut lieu le 12 août 1883 au milieu d’une foule en liesse estimée à plus de cent mille personnes par les journaux de l’époque. Pendant 87 ans, la statue allait regarder l’Arc de Triomphe avec sérénité. Mais elle devint gênante pour les travaux et fut enlevée en 1971. Elle fut déposée dans un terrain de chantier, entreposée dans le cimetière de Neuilly ... Après un périple pas toujours glorieux, la sculpture retrouva enfin un socle définitif au milieu de la dalle... en 1983. Exactement un siècle après sa première inauguration. Non sans discussions.
        

La Défense a brûlé !

Tout le monde était d'accord : la statue devait retrouver une place à La Défense. Mais où la mettre ? Autant de propositions, autant de polémiques. Certains la voyait sur un socle moderne dans l’axe historique. D’autres l’imaginait suspendue sur une poutre sortant d’une tour à la manière d’un coucou...  Pour se faire une idée plus concrète, l’EPAD fit réaliser par le sculpteur Santha (qui travaille à l'EPAD) une réplique trés réaliste de la statue en polystyrène, peinte en vert-de-gris. Pendant que la vraie statue se morfondait près du cimetière de Neuilly, la fausse fut baladée au gré des suggestions. Mais un matin l’on découvrit des badauds qui examinaient perplexes une forme molle ultra-moderne sur un socle en bois noirci... Un plaisantin éméché avait mis le feu à cet ersatz de plastique pour tenir un pari stupide. La fausse Défense avait brûlé et fondu...

Quiproquos

Le nom de La Défense posa quelques problèmes et il fut même question de le changer. Andrée Lebrat qui fut responsable de la communication à l'EPAD pendant 25 ans a connu bien des quiproquos provoqués par la consonnance militaire du nom.
Par exemple, André Prothin ne put débarquer en Egypte : sur son passeport était écrit “Directeur-général de La Défense” ; les militaires n'étaient pas acceptés dans ce pays en état de guerre...
Un jour, un jeune homme attendait dans son bureau. Il a fallu lui expliquer longtemps que ce n'était pas ici que l'on pouvait s'engager dans la Légion étrangère.
Mieux encore. Monsieur Fillipi (Directeur-général de l'EPAD à l'époque) accompagna un général soviétique dans sa visite. Il cherchait partout des yeux les installations militaires qu'il était spécialement venu voir.
Il a dû trouver qu'elles étaient bien camouflées...

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